LInformation Jeunesse est-elle toujours dactualité ?
Le Centre Régional Information Jeunesse Poitou-Charentes connaît de graves difficultés financières qui pourraient le mettre sérieusement en péril voire aboutir à sa liquidation.
- Bref historique de lInformation Jeunesse
- Le CRIJ Poitou-Charentes : ses missions et activités
- Les difficultés financières du CRIJ Poitou-Charentes
- Licenciements en 2003 et dépôt de bilan en 2004
- LInformation Jeunesse est-elle toujours une mission de service public ?
Suite aux évènements de 1968, naît lidée de lInformation Jeunesse. Les jeunes ont besoin de lieux où ils peuvent trouver de linformation dans tous les domaines. Le Ministère de la Jeunesse et des Sports crée le premier centre en 1969 à Paris : le CIDJ Centre dInformation et de Documentation Jeunesse. Puis, le réseau se développe avec un CRIJ dans chaque région et des structures plus petites comme les Bureaux Information Jeunesse et les Points Information Jeunesse. Les CRIJ ne sont pas constitués en fédération, ils ont un statut associatif avec un conseil dadministration.
Les missions de lInformation Jeunesse sont présentées par le Ministère comme : " Une mission de service public, un droit pour tous les jeunes, des espaces de liberté, un large éventail de services. Les besoins et demandes de jeunes y sont appréhendés dans leur globalité et dans un même lieu Linformation favorise ainsi laccès à lautonomie et à la responsabilité Laccueil est gratuit, sans rendez-vous, lanonymat et le secret professionnel sont respectés, linformation est complète et impartiale "
A Poitiers, le CRIJ Poitou-Charentes voit le jour en 1976. Comme tous les CRIJ, il assure une fonction de centre de ressources documentaires, une fonction danimation pour les 40 structures du réseau IJ de la région et propose des services sadaptant à la demande locale des jeunes. Il reçoit un public varié : lycéens, étudiants français et étrangers, jeunes en recherche de formation ou demploi, salariés, professionnels en relation avec des jeunes (en 2004, 150 000 personnes accueillies). En fonction des besoins, il réalise des fiches dinformation, des brochures, des sites web, propose des services tels que des offres de jobs, de logements, le SVE (service volontaire européen), un service daide aux projets Quotidiennement, il traite les demandes dinformation par téléphone et mail.
Le CRIJ a 4 financeurs principaux : le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la vie associative, le Conseil régional Poitou-Charentes, la Ville de la Poitiers et le Conseil Général de la Vienne.
Le budget du Ministère a baissé de 3% cette année et privilégie le sport de haut niveau.
Au début, lEtat était le principal financeur des CRIJ, puis les collectivités locales ont versé des subventions, reconnaissant le rôle des CRIJ localement et régionalement.
Les subventions diffèrent dune région et dune ville à lautre, ces collectivités peuvent vouloir dautres orientations. Les subventions des collectivités locales nont pas compensé la diminution des subventions du Ministère.
Cette absence de financement pérenne et de contractualisation rend ce réseau fragile (licenciements, fermeture et réouverture).
Depuis de nombreuses années, le CRIJ est en situation difficile et fonctionne avec des subventions exceptionnelles. Personne ne veut voir en face les problèmes : ni les administrateurs, ni les financeurs qui siègent pourtant au CA.
Le Ministère et les collectivités initient des actions qui ne sont pas financées à la hauteur de leurs coûts réels (coûts structurels non comptabilisés).
Le développement du CRIJ a reposé en grande partie sur lemploi de personnes en contrats aidés, les derniers ont été des emplois jeunes, transformés en CDI. Ne pas conserver ces postes aurait entraîné la suppression de services.
En 2003, 5 licenciements et 3 contrats non renouvelés. En 2005, si les subventions de fonctionnement naugmentent pas, il faudra licencier la moitié du personnel.
Aujourd'hui, le CRIJ est en redressement judiciaire avec une période dobservation de 3 mois.
Quelles sont les intentions des financeurs qui ont demandé un audit financier et ressources humaines ?. Cet audit servira t-il à justifier des licenciements ?
Les salariés du CRIJ ont commencé dès le mois de décembre à faire signer une pétition :
4000 signatures ont été recueillies à ce jour : est-ce un signe suffisant pour les financeurs ? les jeunes citoyens seront-ils entendus ?